Vous arrivez de nuit à Baie-Saint-Paul? Impossible de rater les trois clochers du couvent des Petites Franciscaines de Marie, véritables icones dans le panorama de la ville.
Venues des Etats-Unis en 1891 à la demande du curé Ambroise-Martial Fafard, les religieuses se retroussent vite les manches : on les verra bientôt opérer une ferme qui assurera durant de nombreuses décennies la subsistance des pensionnaires de l’Hospice Sainte-Anne et de leur communauté, soit près de 1 500 personnes au plus fort de la production. Elles exploiteront à la fois un troupeau de vaches, une laiterie, une porcherie, un poulailler, un rucher et même une centrale électrique. Avant-gardistes vous dites?
Au milieu des années 60, le Québec change et les structures sociales se transforment. Les institutions se vident et dans la foulée, le nombre de bénéficiaires de l’Hôpital Sainte-Anne diminue considérablement. Les besoins se font de moins en moins grands et la ferme est vendue à Louis-Philippe Filion le 30 mars 1972. Saviez-vous que cette ferme – avec ses 62 500 pieds carrés de planchers – fut longtemps considérée comme la plus grande ferme de bois au Canada? Visionnaires vous dites? Faire un saut à l’Espace Muséal amène beaucoup de lumière sur l’impact qu’a eu la congrégation sur la communauté.
Pour prendre l’air, on prend la direction de l’Allée des Franciscaines qui traverse la voie ferrée et mène au Boisé du Quai: une promenade bucolique vers le fleuve à faire en famille ou en amoureux. À proximité, on ne rate pas le Jardin de François, un jardin à la mémoire de Saint-François d’Assise, patron de la congrégation et amoureux des plantes et de la nature.
Envie de voir ce qu’avait l’air cette ferme dont tout le monde parle? Du côté de la gare, une maquette est exposée en permanence. Réalisé par les travailleurs du Centre de jour de Notre-Dame-des-Monts, le chef d’œuvre a nécessité plus de 10 000 heures de travail. Comme quoi elles sont inspirantes ces Petites Franciscaines! On est content d’apprendre que la ville de Baie-Saint-Paul vient de se porter acquéreur du couvent pour écrire une nouvelle page d’histoire.