Peu d’habitants du Québec peuvent se vanter de dormir au creux d’un cratère. Il faut venir dans Charlevoix pour voir comment ça dort bien. On dit souvent que l’énergie particulière qui règne à Baie-Saint-Paul ne serait pas étrangère à la chute d’une météorite il y a plus de 350 millions d’années. Chose certaine, on doit à l’impact de sa chute l’étrangeté du relief du territoire constitué d’une grande vallée entourée de montagnes abruptes qui se jettent dans les eaux du majestueux Saint-Laurent. N’eût été de ce phénomène cosmique, l’ensemble du territoire présenterait un visage beaucoup plus austère et inhospitalier, peu propice à l’occupation humaine.
Avec ses 56 km de diamètre, le cratère météoritique – aussi appelé l’astroblème de Charlevoix – est l’un des quinze plus grands au monde. Les experts avancent que la météorite à l’origine de sa formation était probablement un astéroïde d’un diamètre estimé à 2 km, pesait 15 milliards de tonnes et arrivait à une vitesse cosmique de 10 à 20 km/seconde (environ 60 000 km à l’heure). Une entaille de taille dans notre fameux massif des Laurentides!
Les effets peuvent se voir à l’œil nu si on est un tant soit peu attentif ou si on s’offre la visite en compagnie d’un guide naturaliste. La meilleure façon de l’observer est certainement de s’offrir un vol en hélicoptère au-dessus du cratère habité ou de gravir le mont du Lac des Cygnes, dans le parc national des Grands Jardins. D’une façon ou d’une autre, c’est totalement wow!
À mi-chemin entre Baie-Saint-Paul et La Malbaie, le mont des Éboulements culmine à 768 mètres d’altitude et représente le point central de l’impact. La meilleure façon d’expliquer sa forme toute particulière? Jetez une roche dans un verre d’eau et voyez le tsunami – pour ne pas dire la tempête dans un verre d’eau – créé tout autour. L’effet de rebondissement a fait naître des montagnes qui ont l’air de faire la vague. Quand on pense que la beauté des paysages de Charlevoix est née d’une telle catastrophe, on se dit que la vie est bien faite, pour le meilleur et pour le pire!
Crédit : Randonnées Nature-Charlevoix